Intervenante : Kevin Nilsen, Président et PDG, ECO Canada
19/08/2024 • 12 h 00 HAE
Ce webinaire était consacré à l’IA générative et à ses implications pour le secteur de l’environnement au Canada, en particulier en ce qui concerne les PME. Les principaux points abordés ont été la croissance exponentielle de la technologie de l’IA, son potentiel d’amélioration de la productivité, et l’importance des connaissances et de la formation en matière d’IA pour atténuer les risques et optimiser les avantages. Les discussions ont porté sur la confidentialité des données, l’exactitude des contenus générés par l’IA, et le besoin de nouveaux modèles d’entreprise pour s’adapter aux gains d’efficacité engendrés par l’IA.
Kevin :
Je me réjouis des possibilités qu’offre l’IA générative. C’est un peu ce qui s’était passé avec le téléphone Blackberry qui avait révolutionné la productivité, mais à une plus grande échelle. Bien que l’adoption par notre secteur ait été lente, un consensus s’est dégagé sur son potentiel d’efficacité, notamment pour accélérer la rédaction de rapports et les analyses de bases de données. Dans le domaine de l’environnement, comme l’évaluation de la pollution au centre-ville de Toronto, l’IA accélère la recherche de données historiques. Toutefois, étant donné que l’exactitude des données est primordiale, il est essentiel de procéder à une vérification des faits.
L’IA permet également d’améliorer les présentations. Je ne sais pas créer de présentations PowerPoint, et j’avais donc l’habitude de confier cette tâche à des personnes extérieures à l’entreprise. Aujourd’hui, les outils d’IA me permettent d’être plus efficace en m’aidant à transmettre le bon contenu, la bonne impression, et à cibler le bon public.
Par ailleurs, des outils tels que ChatGPT sont capables de résumer des documents volumineux en très peu de temps, ce qui est utile dans notre secteur qui compte souvent des rapports très détaillés. À titre d’exemple, en utilisant l’IA, une entreprise a pu résumer efficacement les commentaires d’une cinquantaine de personnes en 10 minutes seulement.
Dans l’ensemble, l’IA générative offre un potentiel important en termes d’efficacité et d’innovation dans le secteur de l’environnement, en incitant à de nouveaux modes de pensée, et en nous aidant à reconsidérer des aspects négligés.
Mark :
Je suis fasciné par l’évolution vers des modèles d’IA propres à l’industrie. Nous sommes en train de passer de modèles publics tels que ChatGPT à des modèles privés adaptés à des secteurs tels que l’environnement, en utilisant des données sélectionnées et validées. Cette approche, connue sous le nom de « génération augmentée d’extraction », garantit que les résultats proviennent de sources approuvées, et non de données Internet aléatoires.
La prochaine étape consistera à créer des modèles privés pour les pouvoirs publics et autres secteurs, afin de permettre l’accès à tous les documents nécessaires à la prise de décision. Cela pourra simplifier les processus, éliminant ainsi le besoin de faire appel à de grandes équipes pour effectuer la synthèse des informations.
Le projet pilote de l’Ontario, dans le cadre duquel des médecins utilisent l’IA pour prendre des notes et les intégrer dans les dossiers médicaux, en est un excellent exemple : il a permis d’améliorer l’efficacité de 40 %, et de favoriser l’interaction avec les patients.
En ce qui concerne l’impact de l’IA sur l’emploi, je n’ai jamais pensé que cela entraînerait une perte d’emploi généralisée. Alors que certains affirment que tout se passera bien, je pense que nous assisterons à une période de changement. C’est comme la rénovation d’une pièce : les choses empirent avant de s’améliorer. Nous devons faire preuve de prudence pour réussir cette transition, sachant qu’il y aura à la fois des gagnants et des perdants. Nous pourrons réexaminer la situation dans dix ans pour voir si mon point de vue était juste.
Kevin :
Je me réjouis des possibilités qu’offre l’IA générative. C’est un peu ce qui s’était passé avec le téléphone Blackberry qui avait révolutionné la productivité, mais à une plus grande échelle. Bien que l’adoption par notre secteur ait été lente, un consensus s’est dégagé sur son potentiel d’efficacité, notamment pour accélérer la rédaction de rapports et les analyses de bases de données. Dans le domaine de l’environnement, comme l’évaluation de la pollution au centre-ville de Toronto, l’IA accélère la recherche de données historiques. Toutefois, étant donné que l’exactitude des données est primordiale, il est essentiel de procéder à une vérification des faits.
L’IA permet également d’améliorer les présentations. Je ne sais pas créer de présentations PowerPoint, et j’avais donc l’habitude de confier cette tâche à des personnes extérieures à l’entreprise. Aujourd’hui, les outils d’IA me permettent d’être plus efficace en m’aidant à transmettre le bon contenu, la bonne impression, et à cibler le bon public.
Par ailleurs, des outils tels que ChatGPT sont capables de résumer des documents volumineux en très peu de temps, ce qui est utile dans notre secteur qui compte souvent des rapports très détaillés. À titre d’exemple, en utilisant l’IA, une entreprise a pu résumer efficacement les commentaires d’une cinquantaine de personnes en 10 minutes seulement.
Dans l’ensemble, l’IA générative offre un potentiel important en termes d’efficacité et d’innovation dans le secteur de l’environnement, en incitant à de nouveaux modes de pensée, et en nous aidant à reconsidérer des aspects négligés.
Mark :
Je suis fasciné par l’évolution vers des modèles d’IA propres à l’industrie. Nous sommes en train de passer de modèles publics tels que ChatGPT à des modèles privés adaptés à des secteurs tels que l’environnement, en utilisant des données sélectionnées et validées. Cette approche, connue sous le nom de « génération augmentée d’extraction », garantit que les résultats proviennent de sources approuvées, et non de données Internet aléatoires.
La prochaine étape consistera à créer des modèles privés pour les pouvoirs publics et autres secteurs, afin de permettre l’accès à tous les documents nécessaires à la prise de décision. Cela pourra simplifier les processus, éliminant ainsi le besoin de faire appel à de grandes équipes pour effectuer la synthèse des informations.
Le projet pilote de l’Ontario, dans le cadre duquel des médecins utilisent l’IA pour prendre des notes et les intégrer dans les dossiers médicaux, en est un excellent exemple : il a permis d’améliorer l’efficacité de 40 %, et de favoriser l’interaction avec les patients.
En ce qui concerne l’impact de l’IA sur l’emploi, je n’ai jamais pensé que cela entraînerait une perte d’emploi généralisée. Alors que certains affirment que tout se passera bien, je pense que nous assisterons à une période de changement. C’est comme la rénovation d’une pièce : les choses empirent avant de s’améliorer. Nous devons faire preuve de prudence pour réussir cette transition, sachant qu’il y aura à la fois des gagnants et des perdants. Nous pourrons réexaminer la situation dans dix ans pour voir si mon point de vue était juste.
Mark :
Je partage vos inquiétudes et serais réticent à utiliser un modèle d’IA général pour des tâches critiques. Toutefois, il existe des outils conçus à des fins spécifiques, comme la planification des cours, qui incluent des lignes directrices pour éviter les imprécisions. Ces outils peuvent contextualiser les plans de cours sans générer de contenu à partir de modèles linguistiques. À titre d’exemple, ils peuvent ajouter un contexte local à des plans structurés, sans pour autant modifier le contenu factuel.
J’ai vu des coachs de carrière utiliser des outils d’IA comme ChatGPT, mais je conseillerais la prudence. À mesure que l’IA gagnera en précision et en contraintes, nous verrons de plus en plus d’applications, en dépit d’importantes préoccupations d’ordre énergétique. Il est primordial de comprendre les risques liés à l’utilisation des outils d’IA. Par exemple, l’IA peut aider à trouver des idées pour un balado, mais il ne faudra pas se fier à elle pour le contenu factuel. Certains utilisent l’IA comme un antagoniste pour identifier les lacunes de leur travail.
Dans des domaines tels que le droit, l’IA surpasse les fonctions subalternes, ce qui amène à s’interroger sur la formation de futurs experts. Bien que je sois conscient du potentiel de l’IA, je reconnais également les profonds défis qu’elle pose sur le plan social. Il est primordial de développer les connaissances en matière d’IA pour savoir quand et comment l’utiliser de manière responsable.
Mark :
Si vous utilisez des outils d’IA pour l’enregistrement, il est essentiel d’obtenir le consentement de toutes les personnes concernées. La plupart des outils, en particulier ceux intégrés à des plateformes telles que Zoom, avertissent les participants et sollicitent leur consentement. Même si vous utilisez un logiciel comme Otter sur votre téléphone, vous devrez adopter le même principe. C’est comme pour les photos prises lors d’événements publics, pour lesquelles il faut obtenir des autorisations de publication. Bien que je ne sois pas un expert en matière d’aspects juridiques, il est toujours souhaitable d’obtenir le consentement des personnes concernées.
Kevin :
Je pense que nous ne devons pas nous en remettre à l’IA pour effectuer le travail à notre place. Une approche intelligente consiste à utiliser l’IA pour renforcer nos efforts. Récemment, dans le cadre d’une nouvelle entreprise à laquelle je participe, j’ai passé quelques jours à définir le concept commercial, y compris le problème, la solution, la proposition client, et le modèle d’entreprise. Ensuite, j’ai utilisé un outil d’IA pour affiner la proposition client. L’outil a fourni une présentation complète d’un plan commercial potentiel, y compris des segments de clientèle détaillés.
Même si je ne soumettrais pas directement le résultat produit par l’outil d’IA pour un projet important, cet outil m’a néanmoins suggéré des informations intéressantes auxquelles je n’avais pas pensé. Cela m’a permis d’améliorer considérablement ma présentation. En quelques secondes, le résultat de l’outil d’IA était parfait à 80 %, mais j’ai toujours le souci de remettre un travail parfait. L’IA peut être un outil puissant pour optimiser notre travail.
Pour la révision du travail effectué par d’autres personnes, je veille tout d’abord à comprendre le contenu original. Ensuite, je peux utiliser un outil pour identifier les éventuels points à améliorer, en faisant appel à mon propre jugement au cours du processus.
Mark :
J’ai récemment lu une étude du BCG et de Harvard, mettant en évidence la manière dont les utilisateurs performants de l’IA itèrent et enrichissent leur travail. Ainsi, je ne confierais pas une tâche à un stagiaire sans le guider, et grâce à l’IA, il est possible d’effectuer des itérations rapides. Bien que je ne fasse pas totalement confiance à l’IA, elle constitue un bon point de départ pour obtenir un cadre de comparaison. J’y ai recours pour identifier les lacunes ou les nouvelles idées, mais je ne dépends pas d’elle pour recueillir des faits.
En ce qui concerne la protection de la vie privée, il est essentiel de lire les conditions générales de toute plateforme d’IA. Pour les modèles ouverts de type ChatGPT, il faut partir du principe que tout ce que vous saisirez sera utilisé pour la formation. Cependant, certaines plateformes utilisent des interfaces de protocole d’application (API) commerciales qui restreignent les données, garantissant qu’elles ne sont pas intégrées au modèle de formation. J’ai testé l’outil collaboratif et privé Box qui crypte les données, afin qu’elles ne soient pas sauvegardées ou envoyées au modèle de formation. Cet outil est rentable, et permet de passer d’un modèle linguistique à l’autre.
Comme l’ont indiqué des rapports d’enquête, l’utilisation de données pour la formation à l’IA pose des problèmes persistants. De nombreuses entreprises se préparent probablement à des batailles juridiques concernant les droits de propriété intellectuelle. À l’ère du numérique, il se pourrait que nos conceptions du droit de la propriété intellectuelle aient besoin d’être réévaluées. Lorsque l’on utilise l’IA avec des informations publiques, comme sur un profil LinkedIn, cela pose moins de problèmes. Mais les informations privées ne doivent pas être saisies dans des modèles ouverts.
Mark :
Pour en savoir plus sur l’ingénierie de requête en IA, je conseillerais de suivre un cours d’une heure à titre d’initiation. De nombreuses ressources sont à votre disposition, mais méfiez-vous de celles qui proviennent de grandes entreprises susceptibles d’avoir des intentions dissimulées. Divers programmes offrent des possibilités de formation à l’IA, et il convient de rester attentif aux sources réputées pour obtenir de plus amples informations.
Kevin :
Il y a un point important que nous n’avons pas abordé : l’impact sur les modèles d’entreprise, en particulier pour ceux qui facturent à l’heure. De nombreux consultants sont rémunérés à l’heure. Si, en tant que consultant, je facture habituellement 100 heures par mois, mais que je fournis désormais la même valeur en 20 heures grâce à l’IA, dois-je continuer à facturer 100 heures et augmenter ma marge bénéficiaire, ou vous faire bénéficier des économies réalisées en ne facturant que 20 heures? Ce changement remet en question nos méthodes de travail, et détermine quels en sont les bénéficiaires. Nous devons déterminer si une tarification fixe est envisageable, en particulier pour les projets à risque, ainsi que des méthodes pour faire face à ce type de changement.
Mark :
Chaque modèle d’entreprise sera confronté à des défis liés à l’IA, ce qui entraînera des changements perturbateurs qui prendront du temps à être résolus. Par exemple, des outils comme Perplexity modifient le mode d’accès au contenu en résumant les articles au lieu de diriger les clics vers les sources initiales, ce qui nuit aux revenus des journalistes. Ce n’est là qu’une des façons dont l’IA modifiera fondamentalement divers secteurs. Nous nous trouvons en plein milieu de cette transition, confrontés à la fois à des défis et à des opportunités.
Je suis à la fois pessimiste et optimiste. Il existe un grand nombre d’applications, mais les risques existent, comme dans le cas d’un webinaire en Asie du Sud-Est où cinq participants sur six étaient factices, ce qui a entraîné une perte de 25 millions de dollars à la suite d’un virement frauduleux. Cela met en évidence les vecteurs d’attaque potentiels, et le besoin de faire preuve de vigilance. Nous devons entretenir un débat permanent pour que le développement de l’IA profite à la société, et pas seulement aux grandes entreprises. Nous n’avons pas bien géré les effets négatifs des médias sociaux. Nous devons donc aborder l’IA avec prudence et optimisme, en participant pleinement à l’élaboration de son avenir.
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